DIRECTION CORSICA

Lundi 2 mai, enfin nous avons mis à l’eau Mamina ! Un grand merci à Jeff qui nous a prêté main forte pour les derniers passages d’antifouling, la fin du chargement du bateau et la gestion de notre voiture pour la ramener chez mes parents, le temps de notre expédition.

Après avoir gréé le bateau, nous avons mis toutes voiles dehors pour aller mouiller au bout de la baie de Toulon à la plage du pin de Galle. Léon se jette à l’eau, trop content de retrouver son élément préféré. Nous nous couchons avec un bon roulis lié à la petite houle qui vient du large, une belle façon pour nous amariner rapidement. Bien heureux de démarrer cette aventure.

Matin tranquille, Pierre gonfle le Paddle, les garçons partent en expédition vers la plage, nous nous baignons (dont une plongée forcée pour récupérer les lunettes de Léon tombées à la baille).. Vers 11 H, nous mettons les voiles direction Port-Cros.

Cette île, la plus sauvage des îles d’or est un joyau de la nature. Ces sentiers de marche sont magnifiques, surtout à cette saison où il n’y a pas grand monde. Les garçons craquent pour une petite glace et nous partons nous balader vers la plage du sud.

Nuit reposante au petit port, sans eau ni électricité. C’est plutôt comme deux pontons qui donnent sur les quelques petits commerces de l’île.

Le matin, notre décision est prise, nous partons direction la Corse .. Nous larguons les amarres vers 8H30 , mais nous sommes vite arrêtés au large de l’île de la gabinière, par un bateau de la marine nationale : des essais militaires sont en cours sur notre route, il faut attendre pour aller plus loin… Après une heure et demi de « rond dans l’eau », nous avons enfin le feu vert pour avancer.

Une petite brise au près bon plein nous fait voguer tranquillement sur une mer calme. Nous ramassons par deux fois des ballons gonflables égarés jusque sur notre route… Ces restes de fête, de moment de joie, de partage qui finissent une fois les festivités terminées comme un poison pour d’autres espèces… Ca donne à réfléchir sur notre façon d’exister, et à étudier de plus près les conséquences de nos actes, nous pensons aussi à d’autres déchets plus petits mais pas moins toxiques, comme les confettis, les mégots ou même les paillettes (et si comme moi, vous êtes fan de paillettes, vous pouvez vous procurer des paillettes biodégradables de chez « si si la paillette »).

Aussi, on observe des centaines de vélelles, parsemées un peu partout comme des petits glaçons, flottants telles des soucoupes sur leur tapis bleu. Nous avons appris que c’est un petit animal se déplaçant au grès du vent : « le flotteur transparent ressemble à un morceau de plastique souple entouré d’un large disque bleu profond, cerné de nombreux tentacules longs et effilés » (mer-littoral .org) . Elles ne présentent en tout cas aucun danger pour l’homme, même si par prudence, avant d’en savoir plus, nous avons préféré ne pas les toucher ! Personnellement, il ne me semble pas en avoir déjà vu…

Un poisson lune nous a montré sa nageoire dorsale, mais a eu peur lorsque nous nous sommes rapprochés…

Pierre a fait des essais avec son drône, afin de prendre des points de vue plus larges. Le rendu est très sympa, par contre ce n’est pas du tout évident à faire atterrir en marche (ça lui a valu quelques coupures pour le rattraper in extrémis avant qu’il ne passe à l’eau!)

Un grand merci à Thomas et son frère (Deval photo à Valence) pour leurs conseils !

Le vent se calme, on passe au moteur, puis on coupe les gaz pour profiter du coucher de soleil en mangeant, sans un bruit, au milieu de l’immensité marine… Le vent remonte, au travers, toutes voiles dehors, nous faisant avancer à environ 6 nœuds.

Après une histoire et une bonne tisane maison avec le miel de Catherine (la maman de Pierre), les garçons se couchent, bercés par la mer.

Photo de Léon… « la tisane »

Dehors il fait frais, nous attaquons nos quarts de deux heures et 1/2. La nuit, la pluie se met à tomber en crachin, nous apprécions d’être bien emmitouflés dans nos vêtements de quarts pour affronter ce temps. J’ai toujours pas mal d’appréhension lorsque la nuit nous englobe totalement. Surtout qu’il n’y a aucune étoile pour nous guider et nous orienter. Tout se fait au compas, cap à 120 dans le noir. Par moment, j’ai l’impression de tourner en rond c’est assez déstabilisant.. Nous dormons mal, toujours plus ou moins en veille et surtout avec une humidité pénétrante qui nous gèle dès qu’on n’est plus en mouvement. Nous sommes impressionnés de croiser des millions de méduses (pelagia noctiluca) dans notre sillage, s’en est même hallucinant: comme si des tapis agglutinés de méduses voguaient au grès des courants. Après avoir demandé des renseignements, la présidente de Odyssée Méditerranée, Florence Moretti, m’a répondu : « c’est un phénomène de courant, les méduses se laissent porter, elles flottent, et finissent avec le courant par se regrouper naturellement ». je croise les doigts pour que jamais elles ne parviennent jusqu’à nos plages !

Aussi durant mon deuxième quart, j’ai eu la chance d’être accompagnée par un dauphin qui est venu faire quelques bonds à côté de moi.

Au petit matin les garçons se lèvent, nous profitons de partager un petit déjeuner avant que la pluie ne revienne et nous accompagne jusqu’à notre arrivée à Ajaccio.

Les enfants s’occupent avec des bouts, en lavant le pont et en regardant un dessin animé… on lit des histoires et on essaie de faire un peu d’école pour garder le rythme.

« La vie » selon Alban
Le laveur de pont…

Arrivée vers 19H. Nous sommes heureux de mettre les pieds à terre et fiers de notre traversée !

Une bonne douche chaude au port suivie d’un repas de roi, concocté par mon beau-frère : l’Ormeau traiteur (Chalencon, Ardèche). Au menu : blanquette de chapon aux cèpes, un vrai régal.

Nous avons passé à peu près 35 heures en mer et parcourus 135 miles nautiques..

Viva Corsica ❤️ à bientôt pour des nouvelles !

Les vents Corses

2 commentaires sur « DIRECTION CORSICA »

  1. Merci pour ce beau partage !
    Toute la classe de ce1-ce2 B se joint à moi pour vous souhaiter bon vent.
    Nous sommes un peu jaloux mais très heureux pour vous.
    La maîtresse Élisabeth

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